Monument aux Forestiers

Une stèle forestière dédiée aux agents morts au front en 14-18

Lieu

Le long du sentier du Grasdelle, dans la forêt de Soignes

Date

1920

Artiste / Auteur

Richard Viandier

Le monument en hommage aux forestiers se découvre au détour d’un chemin dans la Forêt de Soignes. Inspiré des traditions funéraires celtiques, il prend la forme d’un cromlech, composé de poudingue de Wéris, un béton naturel.

Sur les onze menhirs formant le cercle autour du dolmen sont inscrits les noms, prénoms et le lieu d’origine de onze gardes forestiers ayant perdu la vie au cours de la Première Guerre mondiale. Le linteau du portique reprend l’inscription « Au forestiers morts pour la patrie, 1914-1918 ».

L’artiste : Richard Viandier

Né en 1858 à Nil-Saint-Vincent, Richard Viandier est un artiste belge formé aux académies d’Ixelles et de Saint-Josse-ten-Noode. Principalement connu pour ses peintures de paysages, dont de nombreuses vues de forêts telles que celles de Soignes et des Ardennes, il a laissé une empreinte durable dans l’art belge. En 1920, son œuvre commémorative en hommage aux forestiers tombés pendant la Grande Guerre fut inaugurée dans la Forêt de Soignes.

Les onze pierres dressées, rappelant les menhirs, entourent un dolmen symbolisant le passage de la vie à la mort. Ce choix architectural fait écho aux anciens habitants de la Forêt de Soignes, dès le néolithique (5e-4e millénaire avant notre ère), dont subsistent encore des vestiges comme des tumuli et un camp fortifié près de Boitsfort.

Originellement, le monument se trouvait sur un tertre arboré dont il ne reste rien aujourd’hui.

L’inauguration du monument

Le 30 mai 1920, plusieurs milliers de personnes se rassemblèrent pour l’inauguration de ce monument. Le cortège partit de la Petite-Espinette pour rejoindre le sentier du Grasdelle où se dresse l’hommage aux forestiers. Parmi les personnalités présentes, on retrouvait Henry Carton de Wiart, Premier ministre de l’époque, le baron Albéric Ruzette, ministre de l’Agriculture, le comte Amédée Visart de Bocarmé, président du Conseil supérieur des forêts ainsi que Nestor Crahay, directeur général des Eaux et Forêts et à l’initiative de l’érection du monument.

La cérémonie fut marquée par des moments solennels, notamment l’appel des noms des onze victimes, accompagné de l’interprétation de La Brabançonne par les grenadiers. Un événement marquant fut le survol d’un avion lâchant une gerbe de fleurs destinée à tomber sur le monument, bien que celle-ci ait finalement fini sa course dans un arbre voisin.

Lors de cette journée, l’artiste Richard Viandier fut décoré de la Croix de l’Ordre de Léopold, remise par le ministre de l’Agriculture en l’honneur de son œuvre. La cérémonie se conclut par la plantation d’un « arbre de la délivrance », marquant l’espoir pour l’avenir. Dans son discours, Henry Carton de Wiart déclara : « On vient d’honorer les morts et voici que nous nous tournons vers l’avenir pour faire la fête à la vie ».

Un lieu de mémoire vivant

Le Monument aux Forestiers reste un témoignage émouvant de l’histoire et de la nature. Il invite chaque visiteur à se souvenir des sacrifices passés tout en se tournant vers l’avenir, symbolisé par la plantation d’un arbre, un geste de vie dans cette forêt empreinte d’histoire.

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